À l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars, Auvio met en ligne la pièce "Nous sommes les petites-filles des sorcières que vous n'avez pas pu brûler" de l'auteure belge Christine Delmotte-Weber, à laquelle nos élèves ont assisté ces deux dernières années.
Le Pôle Genre de l'Instruction publique propose pendant toute l'année scolaire une série d'activités pour sensibiliser les élèves sur les questions d'égalité entre les sexes.
Pour la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, des élèves de l'enseignement secondaire ont participé en 2019 et 2020 à la représentation de la pièce de théâtre "Nous sommes les petites-filles des sorcières que vous n'avez pas pu brûler...", de Christine Delmotte-Weber, spécialement accueillie par l'Instruction publique de la Ville de Bruxelles.
La crise sanitaire nous empêche de réitérer cette représentation en cette année 2021. Mais la RTBF vient fort heureusement de filmer la pièce et de la mettre à disposition, gratuitement, sur la plateforme Auvio. Une nouvelle performance qui signe la générosité de l'auteure et des quatre actrices. Une occasion magnifique de découvrir l'oeuvre en classe et d'en discuter avec les élèves.
La pièce brosse un panorama impressionnant des féminismes aux 20e et 21e siècles. Quatre moments forts sont retenus : les suffragettes en Angleterre (vers 1913), les années 1970 et le droit de pouvoir disposer librement de son propre corps (contraception, avortement), le droit à l'éducation pour les jeunes filles avec l'histoire de Malala au Pakistan - prix Nobel de la paix en 2014 - et enfin le mouvement "Femen" parti de l'Ukraine.
Lors d'un célèbre discours prononcé à l'ONU, Malala Yousafzai a eu cette magnifique parole : "Un enfant, un enseignant, un stylo et un livre peuvent changer le monde". Christine Delmotte-Weber, metteuse en scène, auteure, professeure au Conservatoire de Bruxelles, en est sûrement convaincue. Son oeuvre théâtrale est faite de pièces engagées pour des valeurs d'égalité, de liberté et de solidarité qu'elle veut faire comprendre et transmettre. Elle apprécie particulièrement le public jeune, auquel elle sait parler, avec beaucoup de simplicité et surtout beaucoup d'intelligence, pour faire réfléchir, douter et progresser.
De l'expérience que nous en avons eue, la pièce convient parfaitement pour les élèves à partir de la 4e secondaire. Elle est accueillie dans le rire et l'émotion, dans la confrontation et l'admiration, dans le doute et l'envie de changer.
La pièce permet d'aborder l'histoire des féminismes, en l'articulant avec l'actualité et parfois le vécu sexiste et patriarcal dont les jeunes d'aujourd'hui ont à souffrir, par exemple dans les transports en commun. Elle questionne l'ensemble de la société, hommes et femmes, filles et garçons, notamment par rapport aux stéréotypes, aux idées toutes faites que l'on se fait des uns et des autres.
Des moments forts, il y en a. Certains peuvent bousculer. La scène des années '70, avec l'auto-examen des femmes ou lorsque les Femen se mettent bustes nus mettraient-elles nos élèves mal à l'aise ? Il est remarquable de constater combien les jeunes entrent pleinement dans le discours de la pièce, sans gêne, ni pudibonderie. Tout au contraire ! Nos élèves abordent ces sujets avec sérieux et comprennent l'immense engagement des femmes qui nous précèdent. Le cas des Femen, par exemple, est fort intéressant. Pourquoi se dénuder ? Pour qu'enfin le regard porté sur les femmes soit désexualisé, pour que le corps soit respecté, plus qu'"envié"...
S'ensuivent des moments importants de discussion. "Vous nous avez fait un spectacle super important. Moi, j'en ai pris plein dans la g... C'est un vrai miroir. Je me rends compte du chemin parcouru par les femmes, de leurs engagements. Oui, je dois les respecter. Oui, je dois changer", concluait un élève de nos écoles lors de la représentation de 2020.