En mai dernier, une enseignante de l’école primaire Charles Buls a répondu a l’appel à projets “La Culture a de la classe”, lancé par la Commission communautaire française (COCOF). La suite a donné lieu à une belle aventure humaine artistique et créative avec ses élèves autour de la mosaïque.
C’est un projet un peu fou dans lequel s’est lancée Najat Bouchlaghem avec ses élèves de 4e primaire : réaliser une grande fresque entièrement constituée de mosaïques et la placer sur la façade de l’école. Et ce n’est pas tout, puisque 19 dalles, réalisées elles aussi en mosaïque, devraient venir paver çà et là le trottoir situé aux abords de l’établissement.
« J’avais depuis longtemps envie de réaliser un projet de mosaïque avec mes élèves, de faire quelque chose de différent…et de grand ! Quand l’appel a été lancé en 2019, je n’ai pas hésité et j’ai saisi l’opportunité » explique Najat Bouchlaghem, enseignante à l’école primaire Charles Buls et instigatrice du projet.
Un programme pour stimuler les pratiques culturelles et créatives dans les écoles
Organisé par la Commission communautaire française (COCOF) depuis 2000, le programme « La culture a de la classe » vise à stimuler les pratiques culturelles et créatives dans les écoles francophones de la région bruxelloise pendant les heures de cours. Deux types de projets peuvent être introduits : un partenariat entre un promoteur et un partenaire, ou un projet inter-écoles, c’est-à-dire un projet dont le promoteur doit être une organisation culturelle. Pour être recevables, les projets doivent s’inscrire dans un des quatre axes proposés : lecture, arts, citoyenneté ou sciences et créativité.
Artiste dans l’âme et désireuse d’éveiller la créativité de ses élèves, mais aussi de leur changer les idées en période de confinement, c’est naturellement dans ce deuxième axe que l’enseignante a choisi de s’investir : « Après avoir reçu une réponse favorable de la COCOF, je me suis mise à la recherche d’un mosaïste. Au début, vu l’ampleur du projet et le jeune public avec lequel il allait falloir composer, le partenaire que j’avais sollicité était un peu hésitant. Mais j’étais tellement motivée qu’il a fini par accepter ! »
Portés par une énergie et un enthousiasme sans failles, les élèves n’ont pas tardé à se plonger corps et âme dans la réalisation de la fresque : « Même s’ils ont eu champ libre, je souhaitais que leurs dessins représentent les notions défendues par l’école que sont le vivre-ensemble, la tolérance et la paix. Chacun a donc commencé par un petit brouillon – moi incluse – avant une mise en commun. Les petits brouillons sont devenus un grand panneau et celui-ci nous a servi de base pour la création en dur de la fresque. Nous avons donc créée et travaillé tous ensemble du début à la fin », explique l’interrogée.
Un projet porteur de sens pour les élèves, l’école et le quartier
Guidés par leur enseignante et l’artiste mosaïste, les élèves ont pu s’essayer à des tâches exigeant patience et dextérité : « Il a fallu apprendre à découper les mosaïques, à faire du ciment, à assembler les différents morceaux… Les enfants s’y sont appliqués avec beaucoup de concentration, parce que nous avons mis un point d’honneur à les laisser faire et à être autonomes. Et quand on voit le résultat, il n’y a aucun doute sur les bénéfices d’une telle méthode ! » Une méthode par ailleurs défendue par le Programme de Politique Générale de la Ville de Bruxelles, qui entend promouvoir les pédagogies et projets centrés sur l’autonomie et la coopération de l’apprenant.
Durant quatre mois, d’octobre 2020 à février 2021, les élèves auront ainsi participé à une dizaine d’ateliers, organisés tous les mercredis matins. Une activité qu’ils ont beaucoup aimé : « Les élèves adoraient venir et c’était un vrai bonheur de montrer aux parents les réalisations de leurs enfants. Ils étaient fiers et contents, c’était vraiment gratifiant. » En effet, l’éveil aux modes d’expression et les activités artistiques participent à favoriser l’épanouissement et la confiance en soi des élèves. En ce sens, ce projet rejoint les ambitions formulées dans le projet pédagogique de la Ville, qui promeut un enseignement où la pluralité des méthodes pédagogiques visent à rendre l’élève actif et investi dans son apprentissage.
En plus de favoriser leur autonomie, leur créativité et leur épanouissement personnel, ce projet poursuit un dernier objectif : « Si tout va bien, la fresque sera placée sur la façade extérieure de l’école primaire Charles Buls, et les dalles seront disposées sur le trottoir, afin d’embellir le quartier dans lequel vivent ces élèves en lui donnant des touches de couleur et de vie. » Un embellissement dont les élèves, leurs familles et leurs amis pourront profiter aujourd’hui…et dans le futur !
Une inauguration et une exposition pour valoriser les réalisations des enfants
Ce 24 juin, s’est déroulée l’exposition de la classe de Madame Najat Bouchlaghem. Elle a permis de valoriser le travail des enfants en dévoilant les œuvres réalisées par les enfants. La grande fresque sera intégrée à la façade de l’école. Quant aux dalles vont été placées sur le trottoir de l’école afin d’embellir le quartier et de lui donner de la couleur et de la vie. Les enfants de l’école y vivant pourront ainsi admirer leurs créations artistiques. Ils pourront également montrer leurs œuvres aux familles, amis, voisins, habitants du quartier.
Cette concrétisation valorise termine le travail effectué durant les ateliers réalisés au sein de la classe pendant cette année scolaire.
Comme si vous y étiez !
Regardez les œuvres des enfants grâces à ces photos.
Vous avez aussi un projet en tête et vous souhaiteriez vous lancer dans une aventure avec vos élèves ? Vous avez jusqu’au 23 avril à midi pour envoyer votre candidature ! Retrouvez toutes les informations pratiques de l’appel « La culture a de la classe » via ce lien, et ne manquez pas de nous partager vos réalisations !