PROF VOLANT, un projet innovant de l’Instruction publique de Ville de Bruxelles

L’Instruction publique de la Ville de Bruxelles ne cesse d’innover et de réinventer l’enseignement selon les besoins actuels. Pour pallier le manque d’effectifs causé par les quarantaines et la pénurie, pour éviter de devoir fermer une classe et du coup priver de cours certains élèves, le PO a mis en place le projet de Prof volant. Ce dernier a été d’abord mis en place dans l’enseignement fondamental, ensuite dans l’enseignement secondaire.

Découvrez ce projet et les témoignages des enseignants qui y participent.

Fondamental

L’Instruction publique a engagé 12 instituteurs mobiles, donc sans classe et sans école attitrées pour aller renforcer les équipes pédagogiques de l’enseignement fondamental en difficulté. Cette manière de donner cours demande un grand sens de l’adaptation pour ces instituteurs. L’équipe des Ressources humaines de l’Instruction publique a dû déceler les perles rares, prêtes à travailler dans ces conditions si particulières, mais nécessaires pour la bonne continuité de l’enseignement malgré le contexte de pandémie.

Parmi ces profils précieux, nous avons rencontré Linne Al Jammal. En septembre 2020, elle terminait son Master en sciences de l’éducation. Elle travaille depuis un an maintenant à l’Instruction publique de la Ville de Bruxelles. Elle nous explique que le plus gros challenge de ce poste est de pouvoir s’acclimater très vite aux différents établissements et aux classes de différents niveaux.

Donc du lundi au jeudi, je suis en primaire et le vendredi en maternelle. Donc l’école Reine Astrid primaire et l’école Reine Astrid maternelle, qui est juste à côté.

Malgré cette situation délicate, Linne Al Jammal soulève ce que lui apporte cette expérience.

Le positif en tant qu’institutrice volante : On découvre quand même plusieurs milieux des établissements scolaires et je pense qu’à long terme, en ayant vu plusieurs établissements scolaires on a une vue d’ensemble qui nous rapproche plus de ce qui nous correspond en termes d’équipe éducative, les manières d’enseigner… C’est plus à long terme si jamais je continue là toute l’année, à  voir plusieurs établissements scolaires. Découvrir… C’est aussi la richesse, l’apprentissage. Vraiment apprendre différentes choses des enseignants qui enseignent et avoir de l’expérience aussi. Le point positif, donc, est tout ce qui est acquisition de l’expérience, les richesses, les découvertes des différents établissements…

Secondaire

L’Instruction publique de la Ville de Bruxelles souhaitait également adapter ce concept de Prof volant à l’enseignement secondaire. Seulement, les besoins du secondaire sont particuliers et son fonctionnement différent. Il a donc fallu arranger le projet. Pour résorber la pénurie d’enseignant.e.s, et pour arranger le projet de Prof volant, il a été jumelé au programme Prof Demain, dans la pluspart des cas. Le concept : se former au métier d’enseignant.e à la Haute école Francisco Ferrer de la Ville de Bruxelles, tout en enseignant dans le secondaire, sans titre requis, à temps partiel dans plusieurs classes de plusieurs écoles de la Ville de Bruxelles.

Nous avons donc rencontré un Prof volant du secondaire, Saddredine El Hafidi, 25 ans, qui est enseignant de néerlandais en TCO, Technique Comptable, à l’Institut Diderot. L’année passée était sa première année grâce à Prof Volants et Profs demain. Il donnait alors cours à l’Instit Bischoffsheim et à l’Athénée Léon Lepage. Il est toujours étudiant et donne cours à mi-temps à trois classes. Avant cette réorientation, il était assistant comptable.

L’entraide entre collège.

Saddredine El Hafidi, nous livre la clé du succès pour concilier la vie d’étudiant à celle d’enseignant. Une bonne organisation et beaucoup d’entraide entre collègues.

L’année passée, au début je pensais que ça allait être très difficile. Mais je me suis adapté très rapidement et j’arrive à combiner les deux . Je connais bien mes enseignants à la Haute école, ils me soutiennent énormément.  Et au travail aussi, l’année passée, j’ai eu de très bons collègues, ils m’ont énormément aidé. Donc je n’avais aucune difficulté. J’étais vraiment content. Cette année, j’ai l’impression aussi que j’ai de très bons collègues de travail. Ils vont surement m’aider et me soutenir.

L’apport de cette expérience ?

Énormément. Comme je dis, vaut mieux avoir de l’expérience pour aboutir à un avenir. Donc là j’essaye d’avoir de plus en plus d’expérience pour mieux en mieux aider les jeunes de cette génération. Comme je l’ai dit là tantôt, leur néerlandais n’est pas fameux… Donc s’il y a une meilleure technique à trouver, un meilleur moyen mémo-technique pour les aider, et bien je continuerai là-dessus.

Un travail qui a du sens.

Le leitmotiv de ce jeune enseignant plein de bonne volonté, d’amour du travail et de passion :

Soutenir les élèves et essayer de les aider.

Des perspectives pour un meilleur futur

Grâce à son métier, Saddredine El Hafidi souhaite apprendre le néerlandais à la jeune génération d’aujourd’hui, pour les guider vers le meilleur avenir possible. Un futur dans lequel il les aide également à se projeter :

L’année passée j’avais une élève en quatrième, elle ne savait pas quoi faire, elle voulait arrêter ses études. Je l’ai juste aidé à savoir ce qu’elle voulait faire de sa vie. Maintenant elle a décidé d’être elle-même enseignante, et j’ai été vraiment étonné. Donc faut juste essayer d’aider à chercher leur voie quoi. Je trouve très important qu’un enseignant aide ses élèves à chercher une bonne voie qui leur permet de poursuivre leur vie et non qui les laisse et les abandonne.

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