L’immersion au sein de l’Instruction publique

En septembre 2020, l’Instruction publique de la Ville de Bruxelles annonçait l’ouverture d’une nouvelle filière immersion à l’Institut Charles Buls. Actuellement, nous comptons donc une classe de première et une de deuxième en immersion. Par la suite, les classes s’ouvriront progressivement jusqu'à la sixième année.  Récemment, nous vous avons également annoncé l’ouverture d’une filière immersion à l’école primaire des Magnolias pour la rentrée 2022. En accord avec le Programme de Politique Général de la Ville de Bruxelles et le plan stratégique du département de l’Instruction publique, ce projet de filière d’immersion s’inscrit dans la volonté de favoriser l’apprentissage du néerlandais en soutenant les nouvelles pédagogies pour atteindre le multilinguisme des citoyens de demain.

La spécificité de l’immersion tient dans sa méthode : il ne s’agit pas d’apprendre une langue au moyen de listes de vocabulaire et de règles grammaticales, mais bien d’apprendre dans la langue, de façon ludique et informelle. Spontanément stimulés par l’écoute, la répétition et de multiples activités langagières dans un environnement bienveillant, les élèves apprennent à parler le néerlandais naturellement.

Pour vous immerger dans l’ambiance du multilinguisme, nous avons rencontré Alysson Vandenbempt. Elle enseigne depuis le mois de septembre à Charles Buls en première et deuxième primaire de la filière immersion. La rentrée 2021-2022 était sa première en tant qu’institutrice. Elle est fraîchement diplômée d’un Bachelier pour l’enseignement primaire de la Haute école Francisco Ferrer. Elle a évidemment complété son cursus par le certificat de la didactique du néerlandais et de l’immersion.

Quand je me suis inscrite, nous étions la première année à bénéficier de la mise en place du certificat de didactique. Au fur et à mesure que le projet a évolué, j’ai remarqué qu’il a pris une grande place au sein de la Haute école. Il s’agit depuis cette rentrée académique ci d’un certificat officiel et reconnu. Beaucoup d’activités sont organisées pour les étudiants qui sont de plus en plus nombreux à s’y inscrire. La collaboration avec la la Erasmushogeschool Brussel est vraiment le point le plus enrichissant. Tout au long du cursus il y a beaucoup d’ateliers, de cours et de sorties avec les étudiants néerlandophones. Il existe un vrai lien entre les deux écoles et les étudiants. Pour perfectionner le néerlandais, cette option est indiscutablement estimable. C’est une belle plus-value pour Bruxelles et pour la Haute École. Elle est parfaite pour des personnes qui veulent enseigner avec l’envie en plus de s’ouvrir au néerlandais et sa didactique. De plus, cette formation évolue positivement.

Immersion dès la première primaire

Beaucoup d’enfants sont stressés de rentrer en première primaire, c’est un grand changement et en plus ils le font dans une nouvelle langue. Il faut être doux et compréhensif avec eux. Je joue beaucoup au théâtre aussi. Surtout au début de l’année. Il faut mimer, répéter plusieurs fois, mais ça porte ses fruits. Les enfants comprennent et apprennent les mots. Quand je vois l’évolution des élèves entre septembre et décembre, c’est incroyable. Par exemple, ils demandent pour aller à la toilette, ou pour prendre des mouchoirs, en néerlandais. Ils comprennent directement les consignes aussi.

À cause du COVID, il n’y a pas beaucoup de contact avec les parents. Cependant, j’en vois à la sortie de l’école. Ils sont tous super enthousiastes. Je reçois également des petits mots de remerciement de leur part. Il y en a qui suivent activement l’apprentissage leur enfant, et qui sont très contents de leur évolution en néerlandais.

Dans les filières immersion de la Ville de Bruxelles, on commence l’apprentissage de la lecture et de l’écriture en néerlandais comme il s’agit d’une « langue transparente ». Et les mathématiques sont données en français. La lecture et l’écriture du français commencent en deuxième année.

J’enseigne avec une collègue qui s’occupe des matières données en français. Au fur et à mesure, nous avons trouvé notre méthodologie. Notre collaboration fonctionne vraiment bien : on a les mêmes idées, on est sur la même longueur d’onde.

Immersion pour le futur d’une citoyenneté éclairée

J’incite les gens autour de moi à inscrire leurs enfants en immersion. Cette filière apporte beaucoup aux enfants : elle leur ouvre l’esprit et leur transmets de la culture générale, et les aidera également dans le futur pour trouver un travail par exemple.

D’après le Baromètre linguistique de 2018, 90% de la population bruxelloise est en faveur d’un enseignement bilingue. De plus en plus d’élèves bruxellois parlent à la maison une autre langue que le français et le néerlandais. Avec environ plus de 180 nationalités, et plus de 100 langues parlées, Bruxelles est une des villes les plus cosmopolites du monde. Au cœur de ces nouveaux défis sociétaux, combinés au boom démographique sans précédent de la Capitale, la Ville de Bruxelles propose un enseignement innovant et ouvert à tous. En effet, elle reconnaît en cette diversité culturelle une opportunité de vivre le pluralisme. Grâce à l’immersion, ils améliorent leurs connaissances métalinguistiques. Les transferts cognitifs dans le cerveau sont déjà là et les enfants ont alors des facilités à apprendre une nouvelle langue. L’immersion facilité les transferts cognitifs dans le cerveau de l’enfant, qui auront plus de facilités à apprendre une nouvelle langue.

Dans une société de plus en plus globalisée et interconnectée, l'apprentissage des langues s'avère fondamental. Seulement l’école ne suffit pas pour apprendre une langue. Il vaut mieux également la pratiquer en dehors du contexte scolaire. Consciente de cette problématique, l’Instruction publique organise également des activités parascolaires en néerlandais.

 

 

Gemaakt 12/01/2022 (bewerkt op 13/01/2022)