Après deux années difficiles de pandémie, l’actualité récente est marquée par une guerre qui éveille à nouveau son lot d’inquiétudes et bouleverse notre quotidien. Soucieuse de l’éveil des élèves à la solidarité et à la défense des libertés fondamentales, l’équipe éducative de l’école primaire Henriette Dachsbeck a décidé d’agir ! Elle se lance dans l’organisation d’une grande campagne de récoltes de produits de première nécessité à destination de l’Ukraine, cette semaine du 14 mars 2022.
Tous les enfants de l’école participent activement en amenant les produits de première nécessité qu’ils désirent offrir. Des piles neuves, lampes de poche, bougies, brosses à dents, dentifrice, du gel douche, du shampoing, des bandes hygiéniques, des lingettes bébés, des antidouleurs, du désinfectant, des bandages, du sparadrap, de la nourriture en conserve directement consommable. Tels sont les produits ciblés afin de convenir aux besoins urgents de la population ukrainienne. Ces dons seront ensuite acheminés au centre de tri du Heysel géré par l’Ambassade d’Ukraine entre le 14 et le 18 mars 2022.
Plusieurs collègues ont exprimé l’envie d’agir et de venir en soutien à la population ukrainienne. Précise le directeur Gaetan Huygens. L’école se mobilise chaque année pour des projets citoyens : nous avons œuvré pour les réfugiés du Parc Maximilien, et nous participons également à l’action annuelle de ShoeBox pour les personnes sans-abri. Cette action s’inscrit dans une dynamique bien rodée de l’école portant haut des valeurs assez fortes de solidarité et d’entraide. Nous avons donc essayé de structurer un plan d’action gérable au niveau logistique. Le jour même de l’élaboration du projet, nous étions face à un problème : le transport. Au moment de la finalisation et de la clôture du plan d’action, un père d’élève d’origine ukrainienne a pris spontanément contact avec moi. Il est bénévole au centre du Heyzel, et m’a demandé si l’école pouvait participer à la collecte. Il a proposé son aide pour acheminer les dons au centre grâce à sa camionnette. La boucle était bouclée ! En moins de 24 h le projet était ficelé. Je l’ai proposé à l’entièreté des enseignants qui ont répondu avec enthousiasme et engouement.
Dans l’aspiration d’une mutualisation des forces vives des écoles de la Ville de Bruxelles, il a également proposé aux directions des autres établissements scolaires de participer à cette campagne de récolte de dons.
Je ne pensais pas que j’aurais autant de réponses des directions d’écoles. Près d’une dizaine ont manifesté leur intérêt, en demandant le contact du père qui achemine les dons vers le centre. Elles prennent le relais. Cette solidarité a autant fait résonnance dans leur établissement, et ça fait soutenance pour nous.
L’effervescence autour du projet, en plus d’être contagieuse pour les autres écoles de la Ville de Bruxelles, se fait ressentir dans tout le bâtiment. Les enfants dispatchent les dons de classe en classe, en suivant le modèle de répartition. Chacune a la responsabilité de la centralisation d’un type de produit avec un maximum de 2 caisses.
Ils sont très fiers de pouvoir apporter leurs produits, c’est adorable. Le projet mobilise toute l’école. Du personnel d’entretien qui s’est porté volontaire pour aller chercher les caisses à bananes, aux auxiliaires d’éducation qui sont également parties prenantes. Tout le monde est baigné dans un élan de solidarité et de belles valeurs, ce qui est assez essentiel dans la vie d’un établissement scolaire, pour moi.
Aujourd’hui, nous avons reçu l’artiste Charles Kaisin qui a entendu parler du projet. Faouzia Hariche, l’Échevine de l’Instruction publique, l’a mis en contact avec nous. Il nous a déjà livré pas mal de dons et il revient encore demain !
De de cette initiative a débouché la première inscription à l’école d’une fille réfugiée ukrainienne de 7 ans, rajoute comme information Gaetan Huygens. Nous espérons ainsi contribuer modestement à l’élan de solidarité qui se développe partout en Europe, conclut-il.