Un des projets majeurs de l’Instruction publique de la Ville de Bruxelles pour l’enseignement secondaire est l’introduction de la mixité dans les cours d’éducation physique et sportive. Cinq établissements participent déjà à ce projet. Depuis la rentrée 2022-2023, l’Athénée Robert Cateau, l’Athénée Buls Cateau, l’Athénée Marguerite Yourcenar, le Lycée Émile Jacquemin, et l’Athénée Adolphe Max, donnent des cours de sport mixtes, dès la première année.
Revenons sur les principes de la pratique du sport en mixité, sur ses résultats, sur les réflexions de terrain à mener et sur la formation des enseignant.e.s.
Égalité et inclusion
Le projet de mixité dans l’éducation physique s’inscrit dans les idéaux d’égalité et d’inclusion qui font partie intégrante du programme de Politique générale de la Ville, du Projet pédagogique et éducatif de la Ville, et du Plan stratégique de l’Instruction publique. Il correspond aux attentes de la Fédération Wallonie-Bruxelles et s’inscrit dans la ligne du Pacte pour un enseignement d’excellence. La mixité au cours d’éducation physique est d’ailleurs largement pratiquée dans l’enseignement secondaire en Flandre. Agir notamment à l’encontre des violences physiques et psychologiques, entre autres sexistes à l’égard des femmes, passe par l’éducation. Ceci implique d’inclure dans nos programmes le respect des genres, des corps et des différences, la notion de liberté, la conscience du consentement et la culture de la non-violence.
Succès des activités sportives mixtes
Nos expériences pilotes menées par la Ville de Bruxelles avec les D1 dans l’un de nos établissements secondaires ainsi que les multiples activités et rencontres organisées pour nos élèves par nos Services d’Inspection autour des stéréotypes de genre dans le sport, plaident positivement dans le sens d’une mixité généralisée du cours d’éducation physique.
Petit à petit, le changement
Graduellement, la mixité sera instaurée dans l’enseignement secondaire de la Ville de Bruxelles, année par année. Le Département de l’Instruction publique a à cœur de définir, ensemble, avec les enseignant.e.s la méthode et l’organisation pour y parvenir. Les élèves qui accéderont à l’éducation physique mixte ne changeront dès lors pas fondamentalement de contexte, puisqu’ils l’auront connue tout au long de leur enseignement primaire ! Dès lors, il est intéressant de « capitaliser » sur l’acquis des primaires, sans introduire de rupture genrée du cours d’éducation physique. De plus, cette fluidité dans la transition des deux enseignements s’inscrit dans l’idée du tronc commun, promue par le Pacte. La Ville de Bruxelles est convaincue que ce questionnement ne pourra trouver sens pour les élèves qu’en étant accompagné d’un encadrement réfléchi en classe. Notamment lors d’ateliers « philo », où des thématiques aussi fondamentales que celles sur l’identité ou le corps doivent être abordées et remises en perspective.
Formations pour les enseignant.e.s
Ce passage progressif s’accompagne de séminaires et de formations adéquates pour les enseignant.e.s. Il s’agit de répondre à certaines questions comme : comment passer vers l’enseignement mixte de l’éducation physique ? Comment inclure tous les élèves aux mêmes activités, sans tomber dans le risque d’en faire des spectatrices ou spectateurs ? Comment éviter les distinctions de genre si profondément ancrées, parfois de manière inconsciente, dans l’esprit de la société, et cela dès l’enfance ?