Des cours d’éducation physique et sportive mixtes en secondaire pour déconstruire les stéréotypes genrés !

Les cours d’éducation physique sont désormais donnés en mixité dans 4 établissements secondaires de la Ville de Bruxelles.

La mixité des cours d’éducation physique et sportive mixtes est la norme dans l’enseignement primaire, mais en secondaire les élèves sont séparés, ce qui induit une différenciation des pratiques sportives et renforce les stéréotypes. Soucieuse de faire évoluer les mentalités, l’Instruction publique de la Ville de Bruxelles a introduit la mixité au premier degré du secondaire.

Soucieuse de faire évoluer les mentalités, l’Instruction publique de la Ville de Bruxelles a introduit la mixité au premier degré du secondaire.

Cinq établissements, les Athénées Adolphe Max, Marguerite Yourcenar et Buls-Catteau, le Lycée Émile Jacqmain, et l’Athénée Robert Catteau (déjà pilote en 2021-22) dispensent désormais leurs cours d’éducation physique en mixité.

 

mixité sport

 

« Le choix d’une pratique sportive est en général empreint de préjugés genrés. Les garçons se tournent majoritairement vers des sports de ballon, de compétition ou de lutte, tandis que les filles vers des sports esthétiques ou de non-contact (équitation, danse, aérobic…). Ces choix sont basés sur des représentations stéréotypées que nous voulons déconstruire. Il n’y a aucun déterminisme biologique qui empêche, à ce niveau, la mixité. Le refus ou la non-mixité est une manière d’insinuer que, dans ce domaine (et donc possiblement dans d’autres), les filles sont moins performantes que les garçons, ce qui peut déjà les décourager à dépasser leurs limites alors qu’elles en sont capables. Si la ségrégation est justifiée là, pourquoi pas ailleurs …. Nous ne voulons plus d’un monde qui part d’un postulat que les femmes sont plus faibles que les hommes, par nature » explique Faouzia Hariche, Échevine de l’Instruction publique.

 

mixité sport

 

En effet, d’après les dernières études consultées, les prouesses sportives n’ont aucun lien avec les ressources physiologiques. Les inégalités de réussite en éducation physique proviendraient d’autres facteurs (entraînement, motivation, technicité …). À Bruxelles, l'égalité est un idéal  majeur du projet éducatif. L'Instruction publique a créé un pôle "genre" et continue de s’attaquer aux stéréotypes de genre, en modifiant le règlement général des études pour rendre le cours d’éducation physique mixte. Pour accompagner ce changement et faciliter cette transition, des ateliers philo sont mis en place pour sensibiliser les élèves à la question de l’égalité et des préjugés genrés. Une force du projet.

De plus, cette décision s’inscrit dans la continuité d’autres initiatives déjà prises en la matière comme « Sport expérience, c’est quoi ton genre de sport ? » et « Mixed sport break » qui stimulent l’expérimentation mixte de sports considérés à tort comme « féminins » ou « masculins ».

Les retours s’avèrent concluants. Même si c’est un âge compliqué pour les préadolescents, car ils sont en plein développement de leur personnalité, leur corps change, et donc le rapport avec celui-ci aussi, ils sont très satisfaits de cette pratique. On observe une forte amélioration de la cohésion de la classe, plus d’entraide et une meilleure ambiance.

La formation des enseignant.e.s (à la Haute École Francisco Ferrer) et des équipes éducatives tout comme l’information aux parents et aux élèves, l’accompagnement de la mesure par une sensibilisation aux idéaux qui sous-tendent cette décision, constituent des éléments clés pour assurer cette transition en douceur et avec succès.

 

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Gemaakt 01/02/2023 (bewerkt op 21/02/2023)
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