Le 19 février 2024, la Haute École Francisco Ferrer a organisé une matinée de réflexion intitulée « Les théories complotistes et leurs incidences dans l’enseignement ». Comme l’a évoqué Faouzia Hariche, Échevine de l’Instruction publique de la Ville de Bruxelles, « face aux évolutions sociétales engendrées, entre autres, par la contestation des faits contemporains et historiques dans l’espace public et dans le monde de l’enseignement, il est nécessaire d’éveiller nos élèves du secondaire aux fake news et de doter nos futur.e.s enseignant.e.s d’outils qui leur permettront de poursuivre leur mission essentielle du développement de l’esprit critique ! »
Cette matinée a réuni plusieurs étudiant·e·s et enseignant·e·s de la Haute École (Département Pédagogie), ainsi que des équipes éducatives des établissements d’enseignement secondaire, pour réfléchir aux enjeux pédagogiques et éducatifs essentiels qui se posent en matière de discernements de mécanismes sociaux et cognitifs contribuant à la désinformation, au complotisme, aux fake news.
Le professeur en psychologie sociale de l’ULB Oliver Klein, met en évidence à l’appui de recherches empiriques que le nombre de personnes adhérant à des théories complotistes n’a pas particulièrement évolué depuis que les réseaux sociaux sont utilisés de manière accrue. Cela suggère l’universalisme de mécanismes sociaux et cognitifs qui mènent à adhérer à des théories complotistes. Cette disposition semble être en lien avec la confiance qu’une personne accorde à la fiabilité de sources d’information de nature différente, sur la base de ses expériences de vie antérieures ou encore de ses identités. Marie Peletier, historienne, essayiste et chercheuse, a présenté une ligne de temps de l’histoire des propagandes, en pointant leurs évolutions et objets à différents moments importants de l’époque contemporaine, à partir de résultats de recherche empiriques. filtre.
La journée a été clôturée par Jean Marc Cuvelier et par Benoit Briesen, qui ont partagé leurs expériences de terrain sur cette thématique, ainsi que leurs réflexions à propos des implications des idées principales exposées par les intervenants.
Les arguments présentés lors de cette journée soulignent l’importance d’accompagner les apprenant·e·s à la compréhension, non seulement ce qu’on sait, mais aussi de comment nous le savons. En particulier, de leur donner des opportunités d’expérimenter des processus qui permettent de construire des connaissances (l’enquête, l’argumentation, l’analyse, etc.), pour qu’il·elle·s puissent développer des représentations du monde à l’appui de ressources dont il·elle·s peuvent affirmer la fiabilité, à partir de raisonnements scientifiques, qui représentent la meilleure approximation de la réalité que les communautés de chercheur·euse·s construisent. C’est bien ainsi que les enseignant·e·s et les apprenant·e·s pratiquent la neutralité, ouverte au dialogue et à la réflexion sur la manière dont nous construisons des savoirs à l’école.