Commémoration de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah

Il y a 80 ans, le 27 janvier 1945, le camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau était découvert par l’armée russe. Les élèves de 6e primaire de l’école fondamentale du Canal ont participé à la journée commémorative organisée à Bruxelles par l’Association pour la mémoire de la Shoah, avec la pause de plusieurs pavés de la mémoire.

Pour l’Instruction publique et les écoles de la Ville de Bruxelles, le devoir de mémoire fait partie intégrante de l’éducation à la citoyenneté. Comme l’écrivait le grand historien Marc Bloch (1886-1944), « l’ignorance du passé ne se borne pas à nuire à la connaissance du présent : elle compromet, dans le présent, l’action même ».  

C’est une leçon d’histoire et d’humanisme à laquelle les élèves de deux classes de 6e primaire de l’école fondamentale du Canal ont participé lors de la commémoration de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah, ce 27 janvier 2025, à l’occasion du 80e anniversaire de la découverte par l’armée russe du camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau.

Les deux institutrices, Mmes Habiba Majdoubi et Yasmina Chafi, ont préparé leurs classes à cette rencontre et ont tenu à y participer avec leurs élèves en dépit des grèves de l’enseignement qui avaient lieu en même temps.

« Nous avons voulu participer à cette journée, raconte Habiba, car il est extrêmement important d’expliquer l’histoire aux enfants. Dans un contexte d’actualités difficiles, il est crucial de rappeler les atrocités de la Deuxième guerre mondiale et les millions de victimes de l’horreur nazie. En préparant nos élèves à cet événement commémoratif, nous voulions les sortir de fausses idées qui ont aussi malheureusement cours.  Nous parlons donc avec eux du devoir de mémoire. La mémoire de toutes les victimes de l’antisémitisme, du racisme et de l’absence totale d’empathie envers les autres. Nous avons observé combien les enfants posent énormément de questions : ils veulent savoir et comprendre ! Ils sont évidemment très touchés, lorsque l’on évoque concrètement le vécu de personnes juives, ayant vécu à Bruxelles, déportées et assassinées par les nazis à Auschwitz et dans les autres camps de concentration et d’extermination. Nos élèves ressentent alors leur proximité et un sentiment de fraternité universelle, qui dépasse les identités religieuses, sociales ou culturelles ».

La cérémonie organisée par l’Association pour la mémoire de la Shoah, s’est déroulée en présence de plusieurs écoles de la région bruxelloise, du Bourgmestre de la Ville, Philippe Close, et de l’Échevine de l’Instruction publique, Faouzia Hariche. La pause de plusieurs pavés de la mémoire, à la rue des Tanneurs, a été un moment fort de la journée. Les enfants ont aussi participé au nettoyage d’autres pavés. « Ils ont été pris de respect et d’empathie pour toutes ces vies arrachées au nom d’une terrible idée de race », explique Habiba Majdoubi. Autant d’hommages rendus à des victimes tuées par cette rage destructrice. Les pavés de la mémoire rendent, un tant soit peu, le nom des victimes et leur dignité d’être humain.

« Plus de six 6 millions de personnes, juives, tsiganes, homosexuelles, handicapées, ont perdu la vie à cause du nazisme et de son idéologie raciale et mortifère, rappelle l’Échevine Faouzia Hariche. Notre devoir en tant qu’Instruction publique est d’outiller les enseignant.es afin de perdurer le travail de mémoire avec leurs élèves, et surtout d’écarter toutes les tentations d’extrémisme et de rejet des autres, par une éducation à la citoyenneté responsable. Pour que l’horreur ne puisse plus jamais se répéter ».

La journée s’est clôturée par un atelier d’écriture, avec l’écrivaine Geneviève Damas, au Théâtre des Tanneurs, suivi d’un goûter pour les enfants. La thématique choisie par l’auteure a permis aux enfants de s’exprimer, y compris du point de vue émotionnel : « Il y a quelqu’un que je ne veux pas oublier »…

Les institutrices de l’école fondamentale du Canal poursuivront le travail de mémoire en classe, notamment en invitant plusieurs personnes de l’Association pour la mémoire de la Shoah, pour écouter, parler, apprendre, comprendre…  « Comme vous, déclarait récemment le directeur du Musée-mémorial d’Auschwitz-Birkenau à l’assemblée réunie pour les 80 ans de la découverte du camp, je suis né après la guerre. La mémoire fait mal, la mémoire aide, la mémoire guide, la mémoire alerte, la mémoire permet la prise de conscience, la mémoire nous oblige ».

Gemaakt 29/01/2025 (bewerkt op 29/01/2025)