Rencontre avec Hamza Achaibi, 21 ans - Sportif accompli, Hamza pratique depuis l’âge de 12 ans le Taekwondo, art martial coréen présent aux Jeux olympiques depuis 2000. Actuellement trois fois champion de Belgique, il est membre de l'équipe belge de haut niveau depuis 2 ans. Ce champion de Taekwondo, défendra demain les couleurs de la Haute École Francisco Ferrer lors des championnats d’Europe universitaires en Croatie, du 10 au 13 novembre 2015.
Après un an de vide compétitif en raison d'une sérieuse blessure au genou, sa saison vient de reprendre de plus belle. Bien qu’il s’agisse de sa première participation à une compétition universitaire, il est néanmoins habitué aux évènements de cette envergure, comme en atteste sa 8e place en Turquie lors du Championnat d’Europe par club.
Soutenu et aidé matériellement par la Haute Ecole, il espère, et nous le lui souhaitons, rapporter un titre de champion d’Europe en Belgique !
Nous avons eu la chance de le rencontrer juste avant son départ en Croatie.
Pourquoi as-tu commencé le taekwondo ?
Avant de commencer le taekwondo, je jouais seulement au foot dans les rues de mon quartier. Mon petit frère était hyper actif. Pour le canaliser, mes parents l’ont inscrit au taekwondo, car c’est un sport qui demande une importante dépense d’énergie. Je suis venu assister à ses entrainements et l’entraineur m’a proposé d’essayer parce que je suis plutôt grand et c’est un atout pour ce sport.
Qu’est-ce qui te plait dans ce sport ?
Dès le début, j’ai été bien encadré, ce qui m’a permis de progresser et de participer à de nombreuses compétitions. Je n’étais pas un talent inné, mais j’aimais beaucoup les tournois. Au fil des années, voir les résultats s’améliorer, ça donne de l’enthousiasme. Avec de l’entrainement et de la persévérance, je suis content de ma place aujourd’hui. Et je la mérite.
Combien de temps te demandent tes entrainements par semaine ?
C’est cinq fois par semaine de 17h30 à 21h00. Au départ, j’ai été sélectionné en équipe de haut niveau flamande. Je devais aller à Anvers tous les jours, c’était vraiment difficile. Quand j’ai commencé la HEFF, il a fallu trouver un arrangement pour diminuer le temps que me prenaient mes trajets. C’est pour cette raison que je suis passé à la Fédération francophone qui m’a accueilli chaleureusement.
Combien d’heures par semaine ton cursus comprend-il ?
Je suis des cours en Gestion des Ressources humaines (Catégorie sociale Cooremans). C’est environs 25 à 30 heures par semaine. Si je compte juste les heures d’entrainement et les cours sans compter les heures de transport. J’ai des semaines de minimum 50 heures.
Comment arrives-tu à combiner les deux ?
Je fonctionne sous forme de période. Il y a certaines périodes où je vais être plus appliqué pour mes cours et d’autres périodes où je vais plus m’investir dans le sport. Je participe aux cours dans la mesure du possible tant que je ne suis pas en déplacement. Et sinon je mets mes cours en ordre et j’étudie bien en blocus. L’année passée, ça a bien fonctionné alors qu’on m’avait proposé de scinder mon année en deux. Je me suis dit que j’allais essayer en un an et j’ai réussi.
Pourquoi c’est important pour toi de faire des études ? D’autres à ton niveau auraient choisi uniquement le sport…
Mes parents, même si ils n’ont pas fait d’études, ont toujours été derrière moi par rapport à ça et ils m’ont toujours rappelé à quel point les études, c’était important. Au fil du temps, je n’ai même plus besoin de leur rappel. C’est sûr qu’en tant que sportif, je pense aussi à ma reconversion professionnelle. De plus, je me suis blessé l’année dernière, on ne sait jamais ce qu’il peut arriver… C’est pour ces raisons que c’est vraiment important de me former. Et puis, j’aime beaucoup les challenges.
Tes professeurs comprennent-ils ? Sont-ils attentifs ?
Disons que je suis plutôt discret à ce propos. Mes camarades et l’un ou l’autre professeur commencent à être au courant et j’ai beaucoup de soutien de leur part. L’année passée, il y a seulement deux professeurs à qui j’ai dû en parler parce que c’était nécessaire. Mais je préfère faire en sorte qu’ils ne le remarquent pas. Être un sportif de haut niveau, ça peut jouer en ma faveur, mais aussi en ma défaveur. J’ai eu le coup en secondaire, j’avais deux examens de passage. J’en ai raté un et on m’a dit qu’on me faisait doubler, car je devais choisir entre le sport et les études. Moi, je ne veux pas choisir, je veux pouvoir combiner. Et pour l’instant, j’y arrive.
Comment envisages-tu ton prochain tournoi ?
Je le sens bien. J’ai été écarté de la compétition pendant un an et c’était difficile parce que l’opération s’est compliquée. J’ai beaucoup souffert pendant les entrainements, mais j’ai gardé le cap et j’ai toujours été motivé par la reprise. Je me suis vraiment préparé. Je pense que le compétiteur que je suis aujourd’hui a grandi suite à cet évènement.
Qu’espères-tu pour la suite ?
J’ai pris beaucoup de poids pendant ma blessure et je suis monté de catégorie. C’est celle de la catégorie olympique. J’aimerais vraiment me démarquer dans celle-ci parce que les athlètes de cette catégorie m’ont toujours bluffé et maintenant j’y suis. C’est génial ! J’aimerais y faire mes preuves pour pouvoir espérer une qualification olympique aux jeux de 2020.
Un conseil à donner aux étudiants qui, comme toi, doivent combiner leur passion et leurs études ?
Tout d’abord, ne pas se dire que c’est impossible de combiner les deux. Ensuite, savoir qu’on ne choisit pas la facilité quand on prend ce chemin-là, il faut travailler pour les objectifs qu’on s’est fixés.