Tout au long du week-end du 14 octobre 2022, le Lycée Émile Jacqmain célébrait son centenaire. Une cérémonie d’ouverture, une exposition retraçant l’histoire de l’école à travers des témoignages du passé, la sortie d’un livre, et une soirée somptueuse, ont rythmé cet anniversaire.
Plus de 3000 anciens épris de nostalgie et de joie, ont repris le chemin de l’école pour rendre hommage au lycée et les valeurs qu’il représente.
Rien au hasard
Cela faisait trois ans que les équipes du Lycée Émile Jacqmain préparaient cette commémoration. Les équipes éducatives, mais aussi les Postscolaires, et le comité des élèves du Lycée Émile Jacqmain ont relevé leurs manches pour faire de ce centenaire un événement d’envergure et marquant la postérité. Agnès Hermans directrice de l’établissement nous explique :
« Pour rassembler tous les éléments qui ont fait ce siècle du lycée, mes équipes ont récolté plus de 670 témoignages, mais aussi des anciens tabliers, des bulletins, des livres de recettes des cours de cuisine d’époque, de dactylo, et même de nurserie. Des souvenirs poignant au cœur de l’histoire du pays ont été racontés comme le fait que, pendant la Deuxième Guerre mondiale, le Lycée a accueilli un aviateur anglais. Les réseaux sociaux ont joué un grand rôle dans ce recueil des traces du passé. Catherine Dombrecht, historienne, ancienne élève et enseignante retraitée du Lycée, a centralisé toutes ces informations. Tout a été classé par thématiques, et réfléchi avec les équipes pour créer une exposition retraçant l’histoire, l’évolution des cours et de la population du Lycée Émile Jacqmain. On pouvait également y retrouver « le mur des 100 » qui comportait une sélection d’une centaine d’élèves devenus célèbres. Dans la cage d’escalier, les élèves et leurs enseignants ont créé une ligne du temps avec l’évolution du lycée. Les équipes, les anciens et les élèves ont fait un boulot incroyable. »
Les 100 ans !
Le vendredi 14 octobre 2022 avait lieu la cérémonie officielle en présence de Faouzia Hariche, l’Échevine de l’Instruction publique, de la Jeunesse et des Ressources humaines, ainsi que de Caroline Désir, la ministre de l’Éducation en Fédération Wallonie-Bruxelles et ancienne élève du Lycée, de l’Inspection pédagogique, des professeurs, des représentants des élèves, et de la Postscolaire. Ponctuée par des discours, par des chants, par une projection d’un film d’archives monté par Michel Boumal, cette cérémonie officielle s’est clôturée par le vernissage de l’exposition.
Le lendemain, l’exposition a ouvert au public. Les visites ont été gérées grâce à des plages horaires par année de promotion, pour donner à chacun.e une chance de retrouver ses anciens.nes camarades de classe.
« Nous avons accueilli plus de 3000 anciens élèves. La plus âgée avait 102 ans et était sortie du Lycée en 1938… » nous dit Agnès Hermans. « Nous avons commencé les visites avec celles sorties avant 1968. Nous avons également rassemblé dans les classes des familles de trois voire quatre générations d’anciens élèves du Lycée. Pour ma part aussi, mes enfants sont la 3e génération. On dit souvent nos vieux murs quand on parle de Jacqmain ."
À partir de 19h et jusqu’au bout de la nuit, 800 personnes, toutes promotions confondues, ont participé à la soirée dansante. Ouvertes par un concert live de lycéens devenus musiciens, les anciens.nes du Lycée ont mis le feu sur les pistes de danse des deux salles de gym aménagées spécialement pour l’occasion. D’autres installations étaient prévues pour accueillir les invité.e.s : « Dans la cour extérieure, des bars étaient installés, tandis que la salle des professeurs était transformée en bar à champagne ! Des bouteilles de champagne avec une étiquette personnalisée ont été créées pour l’occasion ».
Que l’esprit Jacqmain perdure !
Une fête qui restera dans les annales, mais aussi une histoire qui ne s’oublie pas. Pour le centenaire du lycée, le mémoire de Laura Herrent, une ancienne élève, a été remanié et repensé pour être publié en livre « Le Lycée Émile Jacqmain ou la construction d’une élite féminine laïque à Bruxelles (1922-1952) ».
« Le pingouin, jeune symbole de l’école, représente l’esprit d’entraide, nous raconte Agnès Hermans. Sur la banquise, les pingouins plus âgés encerclent les plus jeunes pour les protéger des intempéries rudes de cette région du monde. De plus, un pingouin revient toujours où il est né. Le slogan de l’école était : le jour où tu ne sais plus où tu vas, souviens-toi d’où tu viens. Dans cette symbolique du pingouin, je retrouve fort l’esprit de Jacqmain : entraide, sororité/fraternité, et envie de s’engager dans le monde. »