1964-2024 : les soixante ans de l’immigration marocaine en Belgique commémorés par l’Athénée Léon Lepage, à l’occasion de l’Agora du Printemps.
L’Athénée Léon Lepage (ALL) a programmé le 16 mai 2024 deux rendez-vous avec les élèves pour commémorer les soixante ans de la convention de travail relative à l’occupation des travailleurs marocains et turcs en Belgique.
À la rencontre de témoins
C’est à l’Espace Magh que le documentaire consacré aux 60 ans de l’immigration marocaine en Belgique a été projeté, à l’initiative de Younes Boutara, professeur à l’ALL, devant une salle comble d’élèves, tous niveaux confondus.
Le documentaire réalisé par Sofiane Hamzaoui, réalisateur de l'émission « Nomade » sur la RTBF, fait une large place aux témoignages tant en Belgique qu’au Maroc.
C’est l’histoire de rencontres, mais aussi de questionnements sur l’appartenance culturelle multiple. Les personnes interrogées à Bruxelles ou Tanger retracent leurs parcours en Belgique et au Maroc avec beaucoup d’émotion et de sensibilité. Par-delà les difficultés, jamais occultées, le récit met en lumière l’engagement, la créativité et l’ouverture que ces soixante années signifient dans l’histoire de Belgique et du Maroc.
La projection a été suivie par une rencontre autour du réalisateur, introduite par Jade Touhami (professeure à l’ALL), avec la complicité d’Ahmed Medhoune (commissaire général de l’exposition itinérante Belgica Biladi, fondateur et président de Schola ULB), Paul Dahan (président du Centre Culturel Judéo-Marocain), Jean Houssiau (historien à l’Instruction publique de la Ville) et Jérome Libon, (professeur d’histoire à l’ALL).
Ce fut un long moment de débat animé, avec de nombreuses questions et interventions des élèves interpellés par l’histoire de l’immigration et les enjeux actuels de citoyenneté.
Comment contrer le racisme ? Quels engagements prendre ? Comment prendre ses responsabilités citoyennes ? Toutes les prises de parole ont souligné les parcours des uns et des autres, loin des stéréotypes souvent véhiculés. L’histoire de l’immigration en Belgique est celle d’individus qui militent pour la reconnaissance de leurs droits, qui étudient, travaillent et s’engagent du point de vue politique, social, économique et culturel.
Un Agora des Libertés printanier
C’est en présence de l’Échevine de l’Instruction, Faouzia Hariche, que l’Agora des Libertés du printemps s’est déroulé en fin de journée à l’Athénée. Une ambiance printanière et festive autour de dégustations et de musiques avec tous les élèves, les enseignant.e.s, beaucoup de parents et quelques ancien.ne.s élèves. Une fête venue couronner un travail de mémoire et d’histoire sur l’immigration. Les classes ont en effet préparé quantité de panneaux explicatifs retraçant les parcours d’immigration. Plusieurs d’entre elles ont édité au sein de l’école des petites brochures ou petits livres, avec des interviews de leurs parents ou grands-parents. Bref, l’histoire de la transmission est au cœur de cet Agora des Libertés : la récolte de témoignages, l’analyse et la recontextualisation de ceux-ci font partie des cours d’histoire, de français, de philosophie et citoyenneté.
Pour conclure la journée, Rafik Kiouah s’est exprimé à toutes les personnes présentes : « Grâce à une collaboration fructueuse entre toutes les équipes pédagogiques et éducatives, notre Athénée apporte à chaque Agora son lot de travail, de réflexion et d’engagement. La projection du documentaire sur l’immigration marocaine, les travaux des élèves et la fête d’aujourd’hui montrent qu’il est indispensable de comprendre les origines et l’histoire du multiculturalisme à Bruxelles, avec ses traverses et ses merveilleux succès, pour pouvoir pleinement vivre-ensemble, dans un esprit de respect et d’engagement démocratique et citoyen ».
