Retour de Diane von Fürstenberg sur les traces émouvantes de son enfance bruxelloise et de sa scolarité au Lycée Henriette Dachsbeck.
Diane Halfin - von Fürstenberg est une créatrice de mode féminine, femme d’affaires et philanthrope américaine. Une célébrité mondiale !
De passage à Bruxelles le 16 juin 2022, Diane von Fürstenberg a voulu revoir son ancienne école : le Lycée Henriette Dachsbeck. Une rencontre avec l’Échevine de l’Instruction publique, Faouzia Hariche, la Direction et les élèves a ponctué cette visite.
Par ce retour sur sa vie d’enfant, Diane von Fürstenberg a rappelé avec émotion l’histoire de sa maman, Liliane Nahmias.
Liliane fut protégée par la directrice du Lycée, Lydie Gillet (1898-1972), durant la Deuxième Guerre mondiale. D’origine juive, Liliane aurait dû quitter l’école sur ordre des lois antisémites promulguées par les nazis. La directrice du Lycée Dachsbeck s’y refusa. Mais hélas, Liliane fut malgré tout arrêtée et déportée dans les camps de l’horreur et de la mort. Elle fut l’une des rares rescapées de l’indicible barbarie et revint s’installer à Bruxelles après la guerre. C’est en connaissance de cause que Léon Halfin et elle choisissent pour leur fille Diane, née en 1946, le Lycée Dachsbeck. Diane fréquenta l’établissement jusqu’à ses 13 ans, âge auquel elle poursuivit ses études en Suisse.
Lors de la rencontre, Diane von Fürstenberg nous a raconté le déroulement de la prestigieuse cérémonie du 75e anniversaire du Lycée. On en a gardé quelques photos ! Petite fille, elle fut choisie par la Directrice pour souffler les bougies du gâteau d’anniversaire. Selon elle, c’était en souvenir du lien fort et discret qui unissait Lydie Gillet à sa maman.
La destinée de Diane Halfin - von Fürstenberg est exceptionnelle : un parcours fantastique, un exemple d’émancipation, de réussite, de passion et de générosité !
Le témoignage de Diane von Fürstenberg met en lumière le rôle joué par une directrice d’école de la Ville de Bruxelles pendant la guerre. On ignorait jusqu’ici la résistance de Lydie Gillet à l’occupant. En 1936, cette philologue romane fut la première préfète du Lycée (qui existait déjà auparavant sous un autre statut). Elle y ouvrit une série de sections du secondaire et, notamment, une année spéciale pour préparer des élèves qui n’avaient pas l’homologation du Jury central. Cette ouverture de sections (latin grec, latin mathématiques, scientifiques) témoigne du souci de préparer les jeunes filles de l’époque aux études supérieures, en particulier à l’université.