L’Académie s’expose

Du 25 avril au 10 mai 2014, l’Académie Royale des Beaux-arts de Bruxelles expose les lauréats de la Biennale de la Jeune Création Européenne de Montrouge dans les espaces de la DAM gallery. Cette présentation inédite s’accompagne d’une exposition personnelle d’Yves Lecomte au Dexia Art Center, ainsi que d’un aperçu des travaux de cinq jeunes diplômés de l’Académie sur un stand de la foire OFF à Tour et Taxis.

Ces trois manifestations auront lieu durant la foire d’Art Brussels, important rendez-vous des collectionneurs et de la scène artistique internationale. 

La DAM Gallery : rendez-vous de la jeune création internationale  

Inaugurée en mars 2013, dans la continuité des manifestations entourant le 300e anniversaire de l’Académie, la DAM gallery se veut un lieu d’expérimentations pour l’art contemporain à Bruxelles dans le domaine du design et des arts médiatiques. Les trois lauréats ont été invités à exposer leur création dans l’espace de la galerie.

Adrià Ciurana porte un regard enjoué et parfois sarcastique sur les coutumes religieuses de son pays d’origine, l’Espagne. Il aime à détourner des images pieuses et autres objets de superstition pour constituer de petites machines aux mécanismes simples, mais efficaces.

Le duo hollandais formé par Franck Blommestijn & Michiel van der Werf s’intéresse à des questions relatives au rôle que l’artiste doit jouer dans la société et au phénomène de starification amplifié par les médias de masse, comme la télévision ou le cinéma. C’est pourquoi ils interprètent eux-mêmes les personnages de leurs films, parodiant les grosses productions hollywoodiennes.

À partir de dessins à l’encre, Krisztián Kristóf (vit et travaille à Budapest) crée des installations aux formes très diverses, dans lesquelles il cherche à reconstruire une trame narrative. Son œuvre In cease-fire (2014) raconte de façon elliptique et fragmentée l‘évolution d’une communauté d’individus et les crises internes qu’elle a traversées.

Yves Lecomte, "NO IT IS OPPOSITION"

Ancien magasin d’ameublement construit dans les années 1930, l’immeuble Vanderborght, plus connu sous le nom de Dexia Art Center est un espace d’exposition de plus de 5000 m2, situé en plein cœur du centre-ville.

Diplômé de l’Académie en 1996, Yves Lecomte expose au 4e étage du bâtiment un ensemble d’œuvres qui explorent la question des possibles mutations de l’œuvre et de ses supports par rapport à un système de perceptions normées. Le titre de l’exposition, No It Is Opposition est un palindrome qui illustre parfaitement ce rapport de dédoublement. Ainsi, l’ordre des lettres reste le même que l’on lise l’expression de droite à gauche ou inversement.

Le miroir est un objet clé dans l’œuvre d’Yves Lecomte, tout comme le téléviseur qui reflète et renvoie une vision déformée de la réalité. À l’occasion de cette exposition, l’artiste a créé de nouvelles pièces, dont une série de peinture représentant des dos de miroirs agrandis. L’intérêt pour le miroir comme objet de représentation remonte aux premières expériences de l’artiste autour de l’autoportrait. Il s’est ensuite mis à collectionner ces objets et à les intégrer dans son travail, en grattant par exemple la surface du teint.  

5 jeunes diplômés à la foire OFF de Tour et Taxi

À travers sa série The Daily FearÉléonore Ampuy s’intéresse à la question de la retransmission de l’information et à ses distorsions par les médias. L’artiste recopie à la main au crayon de plomb des articles de journaux qui font état d’un climat social délétère. En parallèle de ces unes catastrophistes, des commentaires tirés de forum sociaux montrent la propagation de cette terreur parmi la population. Le tout se présente sous la forme d’un calendrier à feuilleter. Alix Dussart se penche quant à elle sur l’usure provoquée par le temps sur différents corps. Elle réalise des photographies prises à partir de cire anatomique et d’œuvres tirées des collections de musées d’arts anciens. Les plans rapprochés provoquent une indistinction des matières. Métamorphosé par l’éclairage, le tissu se fait chair. La physicalité de ces matériaux est révélée par le regard scrutateur de l’artiste. Tout comme ces deux consœurs, Philippine Boyard collectionne. Non pas des images, mais des résidus de quotidien. Elle accumule de petites laies de papier peint qu’elle accroche aux murs comme les lambeaux d’une existence révolue. À la manière d’une archéologue, elle prélève ces strates du passé et les retranscrits à l’identique à la mine de plomb. L’acte de collecter et d’archiver apparaît comme le vecteur commun de ces trois démarches créatives tandis que les notions de voyages, de déplacement physique et de cartographie mentale sont à la base du travail d’Anaëlle Renault. Il s’agit pour elle de donner forme à ses parcours quotidiens à travers la ville en les brodant sur des photographies. En croisant ses allers et venues avec les déplacements des membres de sa famille, elles créent une sorte de généalogie qui aurait pour support la géographie. Aussi intime, bien que formellement très différente est la démarche de Whitney Orville. Celle-ci peint des portraits de son entourage, occupés à des gestes ordinaires, dans un style expressionniste. À travers son étude des corps, elle cherche à saisir la psychologie de ces personnages et les mécanismes qui les animent.         

Créé le 25/04/2014 (modifié le 06/12/2019)
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