L’hymne européen résonne dans le préau de l’Athénée Léon Lepage, ce vendredi 12 novembre 2021. La traditionnelle Agora des Libertés de novembre « pour qu’on se souvienne… un travail de mémoire » vient de commencer.
Depuis 1998, face aux nouveaux enjeux de mixité sociale et culturelle, l’Athénée Léon Lepage organise cet Agora des Libertés pour « développer l'esprit critique et le libre arbitre des élèves par une éducation à la citoyenneté lucide et responsable ». Au fil des années, l’événement a pris de l’ampleur et s’inscrit dans le projet pédagogique de l’établissement. Véritable rendez-vous annuel très attendu et participatif, l’Agora des Libertés est une cérémonie fort émouvante et prenante.
Faouzia Hariche, Échevine de l’Instruction publique et des Ressources Humaines, prend la parole pour rappeler que « l'Instruction publique de la Ville de Bruxelles attache une importance primordiale à la connaissance du passé, à la compréhension de l'histoire et à la réflexion sur le temps présent. » Elle souligne l’importance de comprendre les drames du 20e siècle et leurs idéologies obscurantistes, mais aussi les résistances de celles et ceux qui ont lutté pour la liberté. Se souvenir pour éviter de reproduire… Elle continue en mentionnant les crises contemporaines de notre société et le rôle de l’enseignement dans ce travail de mémoire pour construire un avenir de paix.
« Au vu des enjeux, notre enseignement doit s’inscrire plus que jamais dans la formation d’un esprit humaniste et libre-exaministe, promouvoir la réflexion critique et la formation de la pensée objective. »
Elle a ensuite félicité tous les participants de cet Agora. Un projet qui s’inscrit parfaitement dans la lignée pédagogique de l’Instruction publique de la Ville de Bruxelles.
Elle a clôturé son discours en remerciant la préfète Michèle Braipson, appelée à de nouvelles fonctions, pour ses huit années de direction de l’Athénée Léon Lepage et son soutien indéfectible à l’Instruction publique.
« L’Agora de novembre, explique ensuite la préfète, a pour objectif principal de faire « un arrêt sur image » : le temps de revisiter « le travail de mémoire », le temps de revisiter « le sens de la commémoration », le temps de « se souvenir pour ne pas oublier ». Le fruit de ces arrêts sur image, réalisés par nos élèves et encadrés par une équipe pédagogique enthousiaste s’inscrit pleinement dans un concept de citoyenneté active, lucide et responsable, garant du respect de la préservation des valeurs démocratiques de liberté et d’égalité dans une société plurielle soumise, qui plus est, à l’emprise de nouveaux modes de communication. »
Elle relève l’investissement et la rigueur de l’équipe pédagogique qui veille au bon déroulement de l’organisation de l’Agora et à son renouvellement permanent. Tout le questionnement constructif mené avec et pour les élèves afin d’affirmer et d’éduquer au « refus de soumission aux dogmes qui menacent nos libertés fondamentales tant qu’individuelles ». Apprendre à continuer à s’indigner. Elle cite alors Stéphane Hessel : « La pire des attitudes est l’indifférence, dire « je n’y peux rien, je me débrouille » ».
Les présentations des élèves sont le résultat d’ateliers de réflexion, d’activités et de visites telles que :
- La découverte du film documentaire « Nous tous » de Pierre Pirard
- La lecture du roman de Kressmann Taylor : « Inconnu à cette adresse »
- La visite de l’exposition « Plus jamais ça ! » à la Cité miroir à Liège
- « Les classes du patrimoine à Bruxelles — 14-18 Bruxelles occupée »
- La découverte du film « Les Hommes d’Argile » de Mourad Boucif
Les 6e primaires ont commencé en chantant « Né en 17 à Leindenstadt ». D'autres interventions par des élèves de 2e complémentaire, de 3e et de 6 e secondaires ont témoigné des réflexions et des ressentis sur les guerres et les génocides du 20e siècle.
Après avoir visité l'exposition "Plus jamais ça !" à Liège, les élèves de 2e ont imaginé des échanges épistolaires écrits par un garçon déporté, un vieux soldat allemand et un survivant des camps.
Durant la minute de silence en commémoration aux Hommes et Femmes qui ont perdu la vie durant des conflits armés, une gerbe a été déposée au pied du monument.
Cette cérémonie de l’Agora si particulière a été clôturée par un petit mot de remerciements de la préfète pour les moments partagés et la confiance durant ses années de direction de l’Athénée Léon Lepage.
Un chemin riche de découvertes, de connaissances de soi et des autres qui font que les valeurs de respect, de solidarité et de libre examen font de l’Athénée Léon Lepage cette « École où l’Humanisme se vit au quotidien ».
