Les élèves de 5e et 6e année de l’Institut De Mot-Couvreur ont été conviés au processus participatif de réaménagement de la place du Marché aux grains, par Ans Persoons, comme échevine de l'Urbanisme et des Espaces Publics, et Arnaud Pinxteren, comme échevin de la Participation citoyenne et de la Rénovation urbaine.
Investis dans leur mission, ils ont imaginé la place de leur rêve répondant à leurs attentes de sécurité et d’embellissement de la Ville. Un lieu où il fait bon de se poser entre amis pour discuter, se détendre ou pratiquer un sport.
Nous avons rencontré Emilie Kuypers, professeur d’histoire et d’écologie humaine à l’Institut de Mot-Couvreur et Martin Pirotte, Directeur de l’établissement.
Processus collaboratif particulier
La séance a commencé avec une présentation historique de la place. Ensuite, les animateurs ont donné les consignes. Les élèves disposent d’un budget de 100 000 € pour la réaménager. Celui-ci devait être alloué à différentes thématiques. Les thèmes étaient : durabilité et environnement, sécurité, accessibilité, propreté, jeux et sport, aménagement de l’eau sur la place, inclusion, et art. Les jeunes pouvaient proposer un thème supplémentaire.
L’idée était de les faire réfléchir : à quel thème donneriez-vous de l’argent ? Comment répartiriez-vous le budget entre ces thèmes-ci ? nous explique Emilie Kuypers.
Une fois qu’ils ont accordé leur budget aux différents thèmes sélectionnés et qu’ils ont expliqué les raisons de leurs choix, ils ont fait une maquette de leur place idéale. Pour les aider, une table centrale était dressée avec un tas de briques de Lego de toutes formes, de toutes les couleurs, et des personnages. Les jeunes travaillaient sur un genre de tableau blanc qui, schématiquement, représentait la place et les alentours. Ils avaient entre 20 et 25 minutes pour réaliser la maquette, ce qui leur est apparu trop court. Puis ils avaient deux minutes pour présenter leur projet de place qu’ils pouvaient aussi renommer. Quand chaque groupe a expliqué son projet de classe, on a reçu une dizaine des petites gommettes à placer sur les aménagements qu’on préférait dans les différents projets. Il ne fallait donc pas élire le meilleur projet, mais bien les différentes originalités. On avait du mal à choisir à la fin.
La sécurité !
Direction, enseignant. e. s et élèves sont d’accord sur un point : la sécurité doit être renforcée aux abords de l’établissement.
En tant que directeur, j’insiste énormément, pour en avoir parlé avec les autorités, sur la sécurité. Par rapport au parking, aux voitures qui roulent à grande vitesse, à celles qui bloquent les sorties de secours des élèves ainsi que la circulation. La sécurité aux abords de l’école est un thème au-delà de tous, celui qui est primordial. Même les élèves le disent, ce thème est beaucoup sorti lors du processus créatif. Il n’y a pas de piétonnier devant l’école.
Talent et créativité
J’insiste sur le ressenti des élèves qui était très positif. Ce genre de projet révèle des talents, des points d’intérêt qu’on ne va pas forcément développer en classe. Je pense particulièrement à un élève qui a tendance à redoubler et ne pas montrer beaucoup de motivation à la réussite. Et là, il était en feu, il a vraiment mobilisé toute son équipe. C’était super de percevoir des perspectives pour lui dans l’aménagement urbain ou l’architecture. Les élèves étaient vraiment flattés et contents d’avoir été consultés.
Les élèves ont fait preuve de beaucoup de créativité, d’inventivité et d’investissement lors de ce processus.
On s’est mis à rêver du potentiel de la place. Certains ont mis l’accent sur les toilettes, d’autres sur le fait de garder des places de parking. D’autres encore ont pensé à un festival de food-trucks, une scène pour des concerts et des impros. On a eu un concept innovant et intéressant de toit réfléchissant, comme un miroir, avec tout un tas de lumière destiné à devenir le spot à selfies du centre-ville. Ce toit permettant également de protéger de la pluie, ce qui arrive assez régulièrement dans nos contrées, et puis on a rêvé de le couvrir de végétations, d’en faire un toit vert ; des espaces un peu zen à la place des voitures. Ces espaces pour les élèves, mais aussi les habitants du quartier …pour se poser, discuter, manger. Des potagers urbains exploités par les habitants du quartier et les élèves de l’école étaient aussi dans les idées des élèves.
La Ville de Bruxelles croit en la créativité et l’imagination de ses jeunes ! Ils ont en eux des ressources infinies d’imagination, de rêves et d’envie d’avenir meilleur. La place sera en travaux à partir de 2023, et nous avons hâte de constater quelles innovations des élèves de l’Institut De Mot-Couvreur ont été retenues.
