Ce mardi 25 mars, dans le cadre des Conférences philosophiques organisées par la Bibliothèque des Riches Claires, Makoto Sekimura (Université de la Ville de Hiroshima) a donné une riche conférence sur « Le moi et le milieu dans la culture japonaise ». Fabien Nobilio, responsable des activités philosophiques pour le Département de l’Instruction publique de la Ville de Bruxelles, retrace les points essentiels de cet exposé.
Ce mardi 25 mars, dans le cadre des Conférences philosophiques organisées par la Bibliothèque des Riches Claires, à l'initiative de Charles Huygens, Directeur général de l'Instruction Publique de la Ville de Bruxelles, Makoto Sekimura (Université de la Ville de Hiroshima) a donné une riche conférence sur « Le moi et le milieu dans la culture japonaise ».
Notre invité a distingué
- le moi occidental moderne : sujet qui se pense lui-même et perçoit le milieu dans lequel il vit comme autant d'objets extérieurs à lui
- le moi japonais traditionnel : sujet qui se découvre à travers les relations qu'il entretient avec le milieu.
Dans la culture japonaise, trois domaines font apparaître cette spécificité :
1. la langue : il y a une dizaine de mots pour dire « je » selon la situation et la personne à qui l'on s’adresse…
2. la philosophie : le philosophe Tetsuro WATSUJI (première moitié du XXe siècle) distingue
- le moi occidental moderne : le « principe qui regarde » l'environnement (shu-kan)
- le moi qui s'adapte à la tradition japonaise : le « principe qui fait corps » avec le milieu (shu-tai).
3. la peinture traditionnelle : asymétrique, sans perspective, elle insiste sur les éléments de la composition ; le point de vue du peintre n'est pas fixe, mais change en suivant les détails des choses.
Le fonds commun est l'idée que l'homme et la nature sont intimement liés l'un à l'autre car tous deux sujets à un développement spontané (cf. la notion grecque de physis au fondement de notre physique ). Des idées comparables se trouvent en Occident, notamment dans la phénoménologie de Maurice Merleau-Ponty et dans la peinture de Paul Cézanne.
Fabien Nobilio