Nahtalie De Wadripont, directrice de l’Institut Paul Henri Spaak a organisé des séances de projection du film « Kinshasa Now », réalisé en réalité virtuelle. Grâce à cette technologie, les élèves ont été plongés dans la dure réalité quotidienne des enfants des rues de Kinshasa. Ils ont eu l’opportunité de bénéficier de la présence des représentant.e.s de l’équipe de réalisation et de production du film, dont le réalisateur Marc-Henri Wajnberg. Une projection proposée dans l’Agenda des projets de l’enseignement secondaire.
Kinshasa Now
Le film en réalité virtuelle « Kinshasa Now » est une expérience où les spectateurs sont plongés, grâce à un casque VR 360°, au milieu des rues de Kinshasa pour y découvrir le quotidien d’un enfantde la rue. Le film est tourné, dans un décor réel, avec de vrais comédiens. Cette expérience, combinée à l’interview du réalisateur Marc-Henri Wajnberg, se prête à plusieurs exploitations pédagogiques.
Pierre Canart, professeur de géographie, en a fait l’expérience. Il explique comment il a intégré cette projection à son cours et ce qu’il a pensé de cette expérience unique.
Kinshasa Now est arrivé à l’école sous l’impulsion de Nathalie De Wadripont, notre directrice, qui a proposé d’installer la projection pendant une semaine à l’école. J’ai donc sauté sur l’occasion puisque dans le cadre du cours de 5e, je dois voir la déforestation en milieu tropiacal. tropicale. L’année passée, j’avais constaté que dans mes classes, il y avait toujours des jeunes avec des origines congolaises. Et à la place du Brésil, qui est le pays qui est toujours proposé à l’analyse, j’ai donc proposé de voir le Congo concernant la déforestation en milieu tropicale.
Intérêts pédagogiques du film
L’intérêt de ce film, dans le cadre du cours, est d’illustrer les propos du cours. Je parle avec mes élèves du niveau de vie, du PEB par habitant, de l’IDH (indice de développement humain). Ils ont du mal à se rendre compte de ce qu’est vivre à 60 à 80 dollars par mois. Ils ne réalisent pas. Ce film les plonge directement la vie au Congo. Il est très immersif, ce qui est important pour qu’ils se rendent compte. Par exemple, ils ont tous remarqué l’état des routes et des maisons, les conditions de vie de ces enfants… Il était intéressant aussi de pouvoir parler avec le réalisateur et les productrices du film. Les élèves ont pu directement poser leurs questions. Point touchant, la question qui est revenue tout le temps : que sont devenus les enfants ?
Nathalie De Wadripont rajoute :
Cette réalité augmentée donne vraiment l’impression d’être sur place et de courir avec les jeunes du bidonville. Le fait qu’on puisse regarder dans toutes les directions était perturbant. Je recommande cette activité pour les collègues. Différents cours étaient visés dans ma démarche d’accueillir la projection : le cours de géographie, de CPC, de religion. Mais aussi le cours d’économie dans lequel on peut faire des liens avec le troc, le marché noir, la pauvreté… Ce film offre plein de possibilités pour les sciences sociales également. On peut aborder la responsabilité parentale, le problème culturel… Beaucoup d’exploitations pédagogiques sont possibles. De plus, un dossier pédagogique est diffusé aux enseignants avant la projection.
Pierre Canart, termine :
L’aspect technologique est impressionnant, très bluffant. Le film est court, mais intense. L’échange avec le réalisateur permet de comprendre ses intentions, les difficultés qu’il a rencontrées, la mise en place, comment on fait, finance, réalise, produit et rentabilise un film…
Je pensais que ce serait un film triste… Malgré le sujet, il était plein de positivisme tout en représentant bien la dureté de leur vie.
(Dé)colonisation
L’Instruction publique de la Ville de Bruxelles est pionnière en l’intégration des questions d’histoire de l’Afrique dans les programmes d’études. Cette projection est d’ailleurs l’une des activités proposées par le PO sur les thématiques de mémoire coloniale et de solidarité nord-sud. Des activités toujours accompagnées de dossiers pédagogiques, voire d’ateliers philosophiques et des formations à destination des enseignant.e.s.
Vous souhaitez-vous aussi accueillir la projection Kinshasa dans votre établissement ? Retrouvez toutes les modalités dans l’Agenda des projets.
