L’ISAC fait sa rentrée en gestes et pensées

Créé en 2012, l’Institut Supérieur des Arts et des Chorégraphies (ISAC) interroge les représentations du corps en formant des artistes et des danseurs en dehors du contexte des compagnies ou des écoles de danse.

Cette année, le programme de l’ISAC se structure autour de deux thèmes : Gestes/Pensées et Gestes/Territoires. Il se compose de deux sessions de recherches, de quatre workshops, d’un séminaire courant sur l’année et d’une semaine de recherches doctorales.

Le premier quadrimestre, articulé autour de Gestes/Pensées, débutera par un workshop de Fleur Courtois, « Danses de duel — aspects philosophiques, éthologiques et cinématographiques », du 6 au 10 octobre 2014.

Les danses de duel appartiennent au monde humain comme au monde animal. Un sens de la danse chez les animaux introduit dans leurs rapports autre chose que du bio-instinctif rudimentaire : une écologie « non-intentionnelle » mais intelligente de gestes sensuels, tactiles et tactiques qui agencent ce qu’on pourrait appeler de la danse. Une analyse philosophique nous permettra de comprendre que le duel ne se réduit pas à un rapport concurrentiel, il y a dans toute lutte des manières de faire qui échappent à l’alternative du perdre et du gagner.

À partir du 15 octobre, c’est un séminaire de Daniel Blanga-Gubbay qui se fera jour. Intitulé « Pour une philosophie politique des arts », le cours s’organisera en 12 interventions étalées d’octobre 2014 à mai 2015. Différentes thématiques seront ainsi abordées :

• Y a-t-il un espace ou une seuil entre fiction et réalité? (Foucault, Plotin)

• Le corps comme production de présence (Gumbrecht)

• Quel est la différence entre permis et possible? De la Coordination à la Relation (Bifo, Berardi)

• Espaces, Topographie, Hétérotopies (Koltes, Zizek)

• La consistance de la réalité: qu’est qu’un espace partagé? (Bruno, Guattari)

• Agonisme et Antagonisme : cartographie de la relation (Mouffe, Schmitt)

• Le visage de l’autre: entre témoins et spectateurs (Sartre)

• Ouvertures : Dispossession, Inclination, Antifragilité (Butler, Taleb)

• Qu’est-ce que c’est la violence? (Lévinas, Benjamin)

• Le visible est-il le contraire de possible? (Laclau, Focillon)

• La résistance comme forme de production. (Agamben, Laclau)

• Qu’est-ce que le performatif en philosophie politique? (Athanasiou)

Après une mise en place problématique à l’aide de la lecture de textes, chaque intervention sera l’occasion de la présentation d’une proposition artistique appartenant à l’histoire de la performance. Après une discussion collective, les étudiants se livreront à un travail de recherche corporelle autour de la question abordée.

Du 21 octobre au 6 novembre 2014 aura lieu un workshop de Charlotte Vanden Eynde dans le cadre de l’exposition  La chaleur de l’usure.

L'ISAC fait sa rentrée en gestes et en pensées

Plus tard en novembre débutera une Semaine doctorale intitulée « Vers une bio-esthétique ? », en partenariat avec  le département de philosophie de l’ULB, entre le 24 novembre et le 5 décembre.

Le quadrimestre se clôturera par une session de recherche « PhD in One Night » intitulée « Pour une chorégraphie de la pensée (autour du Maître ignorant de Jacques Rancière) – Ivana Momcilovic / Marta Coronado / Liza Penkova ». Une session qui s’achèvera par une conférence de Jacques Rancière.

Croyant à la dislocation de la théorie, à la dé-hiérarchisation des lieux de connaissance et à la pédagogie qui n’est pas une formation animale, mais un processus actif, le collectif « People coming from nowhere » travaille sur la question de l’émancipation et de l’égalité à travers la mise en question de la représentation. Travaillant depuis plus de 6 ans un peu partout en Europe, le collectif a produit un film dont la projection sera l’acte inaugural de la session de recherche.

Plus d'informations via la  brochure de présentation du programme 2014-2015 de l'ISAC ou sur  le site web de l'Institut.

Créé le 05/10/2014 (modifié le 06/12/2019)
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