À l’école maternelle de l’Eclusier Cogge, un projet avait été mis en place fin 2019 pour donner la parole aux parents et échanger avec eux, notamment sur la scolarité de leurs enfants. En raison de la pandémie, ces rencontres ont dû être mises en pause.
Animés par deux psychologues de l’équipe de prévention du Se.Sa.Me, ces moment d’échanges étaient destinés aux parents d’enfants scolarisés à l’Eclusier Cogge. « Notre école est située dans un quartier multiculturel où le français n’est pas la langue majoritaire. Même si c’est une richesse, ces langues vernaculaires peuvent créer des barrières, d’où l’idée de mettre en place des moments de rencontre et de dialogue avec les parents pour échanger avec eux sur leur perception de l’école, la scolarité de leurs enfants, mais aussi sur leurs besoins et les étapes de leur développement », explique Micheline Caprasse, la directrice de l’établissement.
Prévus originellement tous les lundis de 8h30 à 9h30, ces moments d’échanges poursuivaient deux objectifs : être à l’écoute des angoisses ou des besoins des parents et créer du lien par le dialogue. « Nous sommes souvent confrontés à une méconnaissance du système éducatif, ce qui peut créer des incompréhensions ou de la méfiance. L’idée, c’était de leur dire : déposez vos enfants, venez avec nous, on va vous encadrer et vous épauler durant une heure » complète la directrice. Une intention qui rejoint par ailleurs en substance celle formulée dans le Programme de Politique Générale de la Ville de Bruxelles, qui entend renforcer la relation de confiance entre parents et écoles par plus d’information, de dialogue et de participation, en faisant de ces premiers de véritables partenaires dans la scolarité de leurs enfants.
Ce système fonctionnait bien, jusqu’à ce que la pandémie de COVID frappe : « En raison des mesures sanitaires contraignantes, nous avons dû mettre en pause ce projet. Et même si c’est compliqué pour tout le monde, ça l’est peut-être encore plus dans l’enseignement maternel, où les technologies de communication ne sont pas la norme ». Pour maintenir un lien et informer les parents, les enseignantes ont donc dû trouver des astuces, comme la création d’une page Facebook.
Un an après le début de la crise, la cheffe de l’établissement espère pouvoir bientôt relancer le projet : « Le manque de relations est problématique, parce que créer du lien et de l’apaisement passe nécessairement par le dialogue. Les valeurs que nous défendons à l’Eclusier Cogge sont ancrées dans un esprit d’accueil et d’écoute, et nous espérons pouvoir à nouveau bientôt pleinement les représenter. »