« Éducateur.trice.s bien-être », pour un climat bienveillant propice à la réussite

L’Instruction publique de la Ville de Bruxelles attache une importance considérable au soutien éducatif et psycho-social destiné aux élèves de l’enseignement secondaire ordinaire, en vue de l’amélioration de leur bien-être mental, émotionnel, relationnel, et psychologique, et particulièrement en cette période de COVID.

Dans cette optique, le Département a élaboré une enquête destinée à tous ses élèves de l’enseignement secondaire, fin de l’année scolaire 2020-2021. Cette consultation avait pour objectif de mesurer les impacts du confinement sur les élèves, et les éventuelles craintes de ces derniers quant à leur reprise ou à leur poursuite du cursus scolaire. Mais également de leur permettre d’expliciter leurs attentes, et leurs besoins.

Au vu des résultats de l’enquête et pour ainsi piloter au mieux son enseignement hybride, le PO a alors activé une nouvelle aide psycho-sociale et pédagogique des plus adéquates pour les jeunes : « les éducateur.trice.s bien-être ».

« L’éducateur.trice bien-être » a comme mission principale l’accompagnement des élèves. Il peut imaginer plusieurs types d’accompagnements collectifs à caractère préventif. Notamment, une prise en charge non-didactique d’un groupe d’élèves pour organiser un espace de discussion, une activité de plein air ou encore un atelier artistique. Le cas échéant, cet accompagnement consiste également en actions de suivi et de soutien d’élèves en grande difficulté sous la forme d’entretiens individuels.

L’objectif principal est de développer une perspective éducative, interactive et englobante, en renforçant des équipes pluridisciplinaires pour encadrer, soutenir et animer les jeunes dans diverses situations. À cet égard, les synergies entre établissements scolaires et CPMS sont davantage encore encouragées. « L’éducateur.trice bien-être » propose également, en étroite collaboration avec le PMS de l’établissement, toutes les actions de prévention et de suivi des états de détresse suivante :

  • Soutien éducatif et psycho-social
  • Soutien à la santé mentale et au bien-être des élèves
  • Développement d’un climat scolaire serein et bienveillant
  • Lutte contre le décrochage scolaire

Le renforcement du cadre des éducateurs permet de déployer, en collaboration avec les CPMS, des pratiques d’accompagnement spécifique à la situation de pandémie du COVID, en mettant l’accent sur les activités de soutien éducatif et psycho-social.

Nous avons rencontré Rion Benjamin, éducateur bien-être à l’Institut des arts et métier à la ville de Bruxelles, depuis mars 2021. Il nous explique son métier avec passion et enthousiasme.

J’agence mon travail selon trois axes. Le premier est l’entretien individuel. Si un étudiant ne se sent pas bien, il peut toujours venir me consulter. Le CMPS redirige des étudiants chez moi, pour que je leur apporte l’écoute et le soutien dont ils ont besoin. Le deuxième axe concerne la mise en place de plusieurs types d’activités pour les étudiants. Par exemple, tous les mardis et jeudis, se déroulent les ateliers jeux d’échec et de dames. On organise également des sorties scolaires qui rendent les apprentissages plus réels. Nous avons aussi des projets plus gros comme celui de la création d’une épicerie sociale. Mon troisième axe de travail concerne quant à lui les séances de préparation aux examens. Ce sont des ateliers pour les étudiants durant lesquels ils ont la possibilité de venir me voir pour apprendre à organiser leur étude. Parfois, quand ils arrivent aux périodes d’examens, avec le stress, la quantité de travail et d’effort à fournir, et d’autres facteurs plus personnels, ce n’est pas toujours simple de savoir hiérarchiser les tâches. Je les amène à vraiment structurer leur travail : comment préparer une session de blocus, ou comment travailler les consignes… 

Concernant ma relation avec le CPMS, nous collaborons pour monter des projets, et pour résoudre des cas d’élèves. Par exemple, en ce moment, nous travaillons ensemble sur l’implantation d’une épicerie sociale. On communique ensemble aussi pour aider certains élèves, avec des entretiens pour bien les orienter. Le CPMS m’envoie également des élèves pour l’atelier « comment apprendre à étudier ». 

éducateur bien-être

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Le projet qui est le plus abouti pour le moment est l’atelier d’échecs et de dames sur le temps de midi. Tout le monde l’apprécie. Cette activité a redonné de la vie au réfectoire. La première fois que je suis venu à l’IAM, j’étais étonné de constater que le local étant silencieux ! Sans un bruit ! Il n’y avait pas de vie… Les jeunes étaient tous sur le téléphone, sans discuter. Maintenant, c’est devenu un lieu d’échange entre les étudiants de l’IAM, et même avec ceux qui partagent le bâtiment. Ils parlent donc avec les élèves de promotion sociale, ils jouent avec des enseignants, ils se mélangent aux autres classes… Quant aux autres projets, ils sont soit en cours d’installation, soit en préparation.

éducateur bien-être

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Benjamin Rion travaille dans une salle qu’il a aménagée avec des sièges pour discuter avec les étudiants autour d’une petite tasse de café et de thé. Il a également décoré les murs d'affiches scientifiques qui suscitent l’intérêt des élèves et amènent à la discussion.

éducateur bien-être

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Je souhaite que mon local soit un endroit où les jeunes se sentent bien. J’ai donc surtout privilégié l’accueil. Je n’ai pas du tout un rôle disciplinaire. Je les accueille dans environnement de confiance et serein. J’assure plus un suivi personnel des élèves. À l’IAM, on a un public très fragile et très précarisé. Les jeunes ici ne viennent pas que pour le COVID. Ils ont déjà tellement de difficulté, et parfois vivent dans un tel chaos. Le COVID est un élément symptomatique voir aggravant, mais pas central dans leur mal-être. Ce qui est donc très révélateur du fait que le métier d’éducateur bien-être est utile quotidiennement, par rapport à leur situation habituelle et en plus d'être nécessaire à la période de pandémie.

éducateur bien-être

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L’Instruction publique, en créant le poste « d’éducateur.trice bien-être » a souhaité créer et favoriser un climat d’enseignement bienveillant et épanouissant dans le cadre très particulier de la pandémie, pour répondre à sa mission principale : la réussite pour tous et toutes !

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Atelier échec et dames IAM