Focus sur la rénovation du bâtiment du département paramédical de la Haute École Francisco Ferrer : quatre millions d’euros sont affectés à la pose de nouveaux châssis et panneaux photovoltaïques, l’isolation des toitures et l’installation de nouvelles chaufferies afin d’améliorer les performances énergétiques du bâtiment et améliorer les conditions de travail des membres du personnel et étudiants.
Dans le Plan Stratégique de l’Instruction publique de la Ville de Bruxelles, il est prévu de fournir des infrastructures équipées, de qualité, et intégrant le développement durable. Les travaux de rénovation et de modernisation du bâti ancien sont donc pensés et mis en œuvre de manière éco-responsable, mais aussi dans le respect de leur valeur patrimoniale. La rénovation en cours du bâtiment de l’Institut Paramédical de la Haute École Francisco Ferrer, est un bel exemple de ce double défi : allier la restauration à l’identique d’une œuvre architecturale d’exception à l’isolation par des techniques modernes et de dernier cri. Un travail mené conjointement avec le Département Patrimoine Public.
Un bâtiment de la liste patrimoniale
L’architecte Victor Horta a construit cet édifice entre 1911 et 1923. Il s’est également occupé de son agrandissement entre 1930 et 1932. Ce bâtiment de type pavillonnaire de la Haute École Francisco Ferrer (HEFF) se trouve sur le site du Centre Hospitalier Universitaire Brugmann. Originellement conçu comme école d’infirmières, il accueille aujourd’hui les sections « sages femmes » et « soins infirmiers » du Département Paramédical de la HEFF. Le bâtiment est inscrit à l ’Inventaire du Patrimoine architectural bruxellois. Isoler et rénover cet édifice nécessite donc un travail de restauration à l’identique. Un travail que Coralie De Crem, coordinatrice de projets techniques énergie à la Cellule Énergie du Département Patrimoine Public la Ville de Bruxelles, mène avec passion.
Un travail minutieux et passionnant
La Cellule Énergie de la Ville de Bruxelles est chargée de la mise en œuvre d’une politique d’utilisation rationnelle de l’énergie dans les bâtiments publics, en lien avec les objectifs climatiques internationaux. En plus de surveiller la consommation d’énergie et d’eau de ses bâtiments, la Cellule Énergie gère des projets de rénovation et d’installation de panneaux photovoltaïques. Deux bureaux sont désignés pour la réalisation des travaux du bâtiment de la HEFF. Le bureau d’étude Studiopolis se charge de la nouvelle toiture, de la pose d’un nouvel isolant thermique, de la coupole de désenfumage, et de l’installation des panneaux photovoltaïques. Le bureau d’étude Origin Architecture & Engineering s’occupe quant à lui du projet de rénovation des façades et de remplacement des châssis. Coralie De Crem, qui pilote le tout, explique :
Comme ce bâtiment est sur la liste du patrimoine, il nous est demandé de le respecter. Nous essayons donc de le restaurer à l’identique selon l’œuvre d’origine de Victor Horta. Pour les châssis, nous en avons choisi de nouveaux en bois qui ont le même dessin que ceux dessinés par le maître de l’art nouveau et de l’art déco. Il a fallu bien négocier avec la firme, car les calibres actuels sont différents. Les maçonneries enterrées seront traitées. Des tranchées seront réalisées pour l’installation d’un système de drainage et la pose d’une étanchéité. Le bâtiment dispose de quatre balcons composés de profilés métalliques, d’un fond de coffrage en briques et d’un revêtement en granito. On essaye de remplacer le métal rongé par la rouille et de garder le dessin le plus proche possible de ce celui de l’époque. Pour les colonnes du balcon, une étude stratigraphique est prévue afin d’analyser les couches de peinture pour retrouver la couleur d’origine. Quant à la façade, un nettoyage par projection d’abrasifs à basse pression avec granulats fins sera réalisé sur les murs en briques. Le projet prévoit aussi le remplacement ponctuel des celles altérées ou inadéquates sur l’ensemble des façades du bâtiment. Cette technique a été choisie avec parcimonie pour ne pas abîmer les briques et ne pas les rendre poreuses.
Un défi ambitieux !
Coralie De Crem est convaincue que la rénovation du patrimoine existant est une bonne solution pour rendre le bâti plus performant et atteindre les ambitions climatiques tant au niveau de la Ville qu’au niveau international.
J’aime suivre des chantiers concrets et techniques comme celui-ci. Avoir la chance de travailler sur des bâtiments qui ont un intérêt architectural certain, de plus sur un bâtiment de Victor Horta, et de pouvoir apprendre grâce aux divers corps de métiers rassemblés autour de ce projet est enrichissant. Je suis heureuse de pouvoir suivre le chantier de ce bâtiment de l’Instruction publique.
Avec le financement de ces rénovations, la Ville de Bruxelles fait preuve de résilience et d’adaptation face aux défis du réchauffement climatique et de la crise de l’énergie. Mieux isoler un bâtiment permet de réduire la propagation des gaz à effet de serre, mais aussi de diminuer la consommation énergétique. Le tout en respectant le patrimoine architectural, héritage historique et lien générationnel entre les citoyens de la Ville.
