« Mens sana in corpore sano » est un adage pris très au sérieux par la Ville de Bruxelles pour son enseignement. La pratique régulière du sport fait partie des critères d’équilibre de vie. La santé est importante pour la réussite. L’Instruction publique met donc en place de nombreux projets en lien avec le sport et la santé pour le bien-être des jeunes et un parcours scolaire réussi. Mixed Sport Break en est un ! Ce projet a pour finalité de lutter contre la sédentarité et contre les stéréotypes de genre, tout en amenant une solution : proposer des activités sportives mixtes et gratuites pendant les heures de fourche ou après les cours au deuxième degré de l’enseignement secondaire.
Ce vendredi 21 janvier 2022, dans la lignée de « Sport Expérience », l’Instruction publique de la Ville de Bruxelles lançait le projet « Mixed Sport Break » à l’Institut Bischoffsheim. Il s’agit d’ateliers sportifs périscolaires mixtes et gratuits pour les élèves de troisième et de quatrième année de l’enseignement secondaire. Animés par des formateurs professionnels de football de ACFF, les jeunes de troisième ont pu s’initier à ce sport de manière ludique. Une bonne manière de découvrir que le football n’est pas réservé qu’aux garçons, et de déconstruire les idées préconçues sur sa pratique encore trop souvent associée au genre masculin ! Plusieurs jeunes élèves se sont d’ailleurs démarquées. Elles ont toutes apprécié cette initiation, autant que les garçons. Le prochain sport à déconstruire : le Pilate !
Dans cette optique, en amont des initiations sportives, deux ateliers philo autour de la mixité et du genre sont prévus avec les enseignant.e.s du cours de citoyenneté et de philosophie. Ils se déroulent au début et à la fin de Mixed Sport Break, afin de constater si l’expérience vécue a apporté quelque chose en plus à la réflexion des jeunes. Le premier atelier philo à l’Institut Bischoffsheim est parti de la conférence TEDx d’Edith Maruéjouls, géographe du genre (France) : « Est-il vraiment important que les filles jouent au football ? » Les élèves ont formulé des questions sur les stéréotypes de genre en général et dans les sports en particulier. Ils ont présenté plusieurs points de vue sur les rôles attendus des hommes et des femmes, les habitudes dans la pratique sportive, dans sa médiatisation. À l’issue de la discussion, ils.elles étaient prêt.e.s à expérimenter, ensemble, en mixité, les séances de foot et de fitness sélectionnées minutieusement par leurs enseignant.e.s d’éducation physique et sportive. À l’issue des ateliers sportifs, ils reprendront et prolongeront la discussion : « Cette expérience leur a-t-elle ouvert d’autres perspectives sur les sports dits de garçons ou de filles, sur la mixité, sur le sport et l’école… ? »
Nous avons rencontré Amélie Kort, enseignante d’éducation physique à l’Institut Bischoffsheim depuis 2007. Passionnée par son métier, et très investie auprès de ses élèves, elle souhaite même être présente pour les encourager lors de ces ateliers hors de ses horaires de cours.
« Nous, les enseignants en éducation physique de l’Institut Bischoffsheim, travaillons déjà souvent en mixité. Quand il nous arrive d’avoir de petites classes, nous joignons d’office les groupes filles et garçons. J’adore donc la mixité dans le sport et c’est très important. Souvent, les filles ont un niveau beaucoup plus faible que les garçons. En général, les entraînements avec les garçons tirent les filles vers le haut et les stimulent plus. Les filles qui ont un bon niveau en sport s’épanouissent plus et peuvent évoluer durant les cours mixtes. »
« Je pense que cette différence de niveau vient essentiellement de l’éducation… Les filles ne sont pas sensibilisées à la pratique du sport. Les garçons, quant à eux, vont très facilement prendre un ballon et aller jouer au foot ou au basket à l’extérieur. Ou même aller faire de la musculation dans les parcs qui disposent des infrastructures et d’équipements sportifs… Mais les filles, non… En grande majorité, elles n’ont pas été entraînées ni habituées à cela … D’ailleurs, on voit de plus en plus de surpoids chez les jeunes filles, ce qui est préoccupant. Malgré la volonté de la plupart à faire des exercices de sport et d’entretien chez elles pendant le confinement, la tendance a été la prise de poids… ».
Les observations d’Amélie Kort sur la pratique sportive des jeunes filles ont également été mises en évidence par un rapport de l’ADEPS. On retrouve parmi les freins qu’elles rencontrent : le coût élevé, le manque d’accès aux installations, la mixité des activités… [1]
« Je pense que les ateliers sportifs de Mixed Sport Break, en dehors des heures des cours, peuvent vraiment les stimuler. D’ailleurs, il n’y a pas un étudiant qui a rechigné à venir alors que Mixed Sport Break a lieu le vendredi après-midi. De plus, les garçons ont eu 2 h de fourche avant. Ils sont tous là ! ».
« Je suis contente que les jeunes aillent s’initier au football et au Pilate, comme nous le souhaitions : c’est génial ! Le partenariat est intéressant, a l’air divertissant et instructif. Ce sont des professionnels qui donnent les ateliers, ce qui est parfait pour les jeunes. En tout cas, je remarque que l’ambiance y est ».
Le climat était effectivement à l’amusement et l’entraide ! Entre rires et encouragements, les jeunes de l’Institut Bischoffsheim se sont bien dépensés. Karim El Barouzi, coach sportif et animateur pour l’ ACFF, est également très enthousiaste par rapport à ces ateliers :
« La classe est agréable : beaucoup d’entraide et des encouragements. Ils s’amusent beaucoup ensemble surtout durant les activités collectives ! C’est vraiment intéressant puisqu’ils échangent entre eux et ils s’encouragent. C’est enrichissant pour nous et pour eux aussi. Ces activités ludiques qu’on anime pour les groupes ont justement comme but principal le “FUN”. Nous souhaitons que les deux équipes puissent jouer ensemble et se stimuler, sans gagnant à la fin. Ce sont vraiment des activités pensées pour le divertissement et le plaisir. C’est également de l’initiation au football. Ce moment d’échanges permet un retour au calme et au partage, sans l’énervement ou l’agitation de la vie. Un moment où l’on peut s’amuser et souffler ensemble. Le “FUN” d’abord. »
Ce 21 janvier était donc le lancement de Mixed Sport Break, une action concrète dans la continuité du projet éducatif et pédagogique du Département. Des activités sportives seront également proposées dans d’autres établissements scolaires de la Ville de Bruxelles comme la danse, la capoeira, la gymnastique ou le fitness.
Pour aller plus loin :
- https://instructionpublique.bruxelles.be/fr/projets/des-actions-et-des-initiatives-sur-la-question-du-genre
- https://instructionpublique.bruxelles.be/fr/projets/sport-experience-cest-quoi-ton-genre-de-sport
- https://www.facebook.com/watch/?v=863241980779363
- Plus d’égalité dans la pratique sportive — #Plus Sportives (cfwb.be)
- La campagne de l’Adeps pour le sport au féminin — #Plus Sportives (cfwb.be)
